Petite définition extraite de “Mon collègue est un robot“, éditions Alternatives/Gallimard.
La réponse semble évidente. Elle est pourtant plus complexe qu’il n’y paraît, chacun ayant sa propre définition. J’ai obtenu un « master automatisation des systèmes complexes » en 1998, à une époque où un robot ressemblait à ça :
Aujourd’hui, admirez le look d’un robot :
Bref, rien de nouveau sous le soleil. Dans les deux cas, des morceaux de plastoc mal collés entre eux avec un vieil écran de télé posé dessus. Pourtant tout a changé, tout s’est accéléré. Ce livre aurait été de la pure science-fiction, il y a quinze ans. Aujourd’hui, il frise le documentaire.
Pour faire court, disons, qu’un robot aujourd’hui, c’est à peu près :
- Des capteurs pour repérer le monde qui l’entoure : capteurs visuels (caméra), sonores (micro), olfactif, vibratoire, calorifique.
- Un processeur pour interpréter toutes ces données et piloter le robot. Ce qu’on peut qualifier d’intelligence artificielle.
- Des actionneurs qui en recevant les ordres du processeur vont faire agir le robot en conséquence.
Je vous la refais en français : un robot évolue dans un environnement et selon les circonstances, il peut agir, réagir voire même partir en courant ou se débrancher si ça craint trop pour son plastique.
Ensuite, autour, vous mettez ce que vous voulez : une tête, des pieds, ou pas grand-chose. Certains robots que nous rencontrerons dans ce livre n’ont d’autre existence que virtuelle, ne ressemblent donc à rien. Ils n’en sont pas moins des robots.
À ce stade, vous allez me demander : quelle est la différence entre un robot et un automate ?
Un automate est une machine automatique, qui fonctionne de manière à peu près autonome. Il répète des gestes, un comportement préétabli et ne peut pas le modifier. Le robot, lui, peut interagir avec son environnement, apprendre, et modifier son comportement. Prenons l’exemple d’un automate et d’un robot boxeur. Si l’automate est programmé pour donner des gauches, il continuera à vous en balancer même si vous les évitez super bien. Le robot, lui, au bout de quatre gauches ratées vous balancera un uppercut tysonnesque.
Autre question qui vous brûle les lèvres : un robot ressemble-t-il toujours à un humain ?
Pas du tout, et un robot qui serait par exemple constitué d’une oreille posée sur un pied à trois orteils pourrait très bien vous piquer votre job l’air de rien. Ceci étant, lorsqu’un robot ressemble à un humain, de près ou de loin, on parle alors d’androïde. Les androïdes, ou robots humanoïdes, sont les robots dont on parle le plus actuellement. Ils frappent plus nos esprits. Mais un GPS capable de choisir la route pour vous, un thermostat qui décide de la meilleure température pour vos enfants sont également des robots, dans l’acceptation la plus large : entité autonome, idéalement auto-apprenante.
Les robots sont donc partout, surtout là où on ne les voit pas : domotique, robotique industrielle, application autonome dans votre tablette ou votre smartphone.
Dmitry Gishin, investisseur dans la robotique, a une définition assez intéressante :
« Tant qu’on ne sait pas ce que ça fait, on dit que c’est un robot. Dès que l’usage est clarifié, compris, généralisé, on parle d’aspirateur, de thermostat, de GPS… »
Je me suis concentré dans cet ouvrage sur les robots qui sont, pour la plupart, déjà en production, et dont l’impact sur l’emploi, aujourd’hui ou demain, sera non négligeable. De ce point de vue, les logiciels de plus en plus intelligents peuvent être considérés comme des robots et vous en verrez des exemples proprement bluffants. Ce livre est truffé de machines, de logiciels qui peuvent singer l’homme. Singe, homme, robot, c’est assez parlant non ?
Comprenons-nous, je parle d’homme parce que je n’ai pas trouvé d’équivalent pour homme-femme mais femmes, enfants, hommes, jeunes, vieux, personne n’y échappera.
Laisser un commentaire