Une nouvelle vie

– J’ai une vie de merde. Je veux en changer. Vous avez quoi à me proposer ?

L’employée fixa l’homme qui lui faisait face et venait de surgir dans son bureau. Elle n’avait pas pour habitude de se laisser malmener. Les clients étaient exigeants, c’était leur droit, mais elle avait l’obligation de se faire respecter.

– Et moi, vous ne croyez pas que je veux en changer de vie ? répondit-elle en lui mettant son moignon sous le nez.

Stefanos recula, instinctivement. On ne voyait plus de moignon. Il y avait assez de prothèses robotiques bon marché pour que personne n’ait à supporter cette vision moyenâgeuse. Décontenancé, il s’assit calmement, n’osant plus reprendre la parole. Comme la dame ne disait rien, le silence s’installa.

Eva n’avait aucunement l’intention sortir de son mutisme.

Stefanos compris qu’il allait perdre la main définitivement s’il ne parlait pas rapidement, tenta une relance :

– C’est arrivé comment ?

Eva releva la tête et lui sourit :

– J’ai frappé un client trop entreprenant, tellement fort que je me suis cassé la main. Et comme j’ai continué à frapper, encore et encore, à chaque fois qu’un type s’oubliait un peu trop, un jour, il a fallu amputer.

À l’évidence elle plaisantait, mais Stefanos distingua une lueur dans ses yeux qui permettait d’en douter. Elle ne blaguait peut-être pas.

– Je, vous m’en voyez désolé. Je, je venais pour consulter vos offres.

Eva le dévisagea :

– Je me doute.

Stefanos comprenait bien qu’elle se moquait de lui et tentait d’identifier le moment où tout avait pris un tour incertain. Lui et sa grande gueule. Il aurait pu rentrer poliment, demander le catalogue, le consulter, faire son choix et sortir. Ce n’était pas si compliqué, merde !

Oui, mais c’était bien pour cela qu’il voulait changer de vie. Parce que tout ce qu’il entreprenait dans celle-ci était raté. Il ratait tout, tout le temps.

Eva l’avait compris dès son entrée. Dix ans d’expérience chez LifeChanger lui avaient appris à interpréter les comportements en quelques secondes.

L’agressivité du bonhomme cachait mal son anxiété et son manque de confiance en lui. Les vêtements étaient de pauvre facture et la coupe de cheveux approximative l’enlaidissait. Les cernes, monstrueuses, témoignaient de sa peur et de son stress qui avaient atteint des niveaux insupportables. Une petite gens, voilà ce qu’elle avait sous les yeux. Une petite gens au bout du rouleau, pris aux pièges de la vie qui roulait, sans s’arrêter jamais. Un petit monsieur qui avait trébuché, trébuché encore et qui n’en pouvait plus de payer une ou deux erreurs originelles. Un petit monsieur incapable de comprendre que le problème ne venait pas de ses premières chutes, mais de son incapacité à les oublier pour passer à autre chose. Un petit monsieur comme tout le monde en somme.

Elle fixa son moignon : que serait-elle devenue si elle avait réagi comme ce pauvre type ? Parce que si quelqu’un dans cette pièce avait fait une connerie, c’était bien elle. Enfin, elle était là pour l’aider alors elle reprit d’une voix beaucoup plus douce :

– Dites-moi tout monsieur. Nous sommes partis sur le mauvais pied, mais vous êtes au bon endroit pour ce qui est de recommencer sur le bon !

Le soupir de soulagement que poussa Stefanos conforta Eva dans son diagnostic. Il était près de la rupture.

– Alors voilà, je, je manque de confiance en moi. Terriblement. C’est simple, je n’ai aucune confiance en moi. Et, et je rate tout à cause de ça. Je rate tout, tout le temps. Je rate ma vie. Alors je voudrais en changer, de vie.

Jusqu’ici, Eva aurait pu écrire les dialogues du pauvre type.

– Pouvez-vous détailler un peu ce que vous ratez ?

Stefanos n’en revenait pas d’avoir eu le cran de franchir cette porte. Il avait bien fait. Il avait eu raison, pour une fois d’avoir confiance en lui.

– Mais tout. Au travail…

– Vous faites quoi comme travail ?

– Je suis, je suis employé dans une entreprise qui fabrique des robots.

Comme c’était original.

– Mais encore, vous y faites quoi ?

– Oh, je suis censé leur trouver de nouvelles applications, de nouvelles idées enfin, vous voyez.

Oui, elle voyait. Encore un type payé à faire un boulot inutile pour préserver le semblant de paix sociale qu’il restait.

– Oui, très bien. Et donc ?

– Eh bien, j’aurais dû gravir les échelons, au lieu de cela, je végète. Non, je régresse. Quand je dois sauter sur une occasion, je n’ose pas. Quand je me lance, j’agresse tout le monde, je suis toujours à contre-courant. Avec ma femme, c’est pareil, je n’ose pas lui dire ce que je pense. Idem pour ma fille qui me prend pour un nase. Mes amis se foutent de moi, ma famille aussi et puis…

L’abcès était crevé et la litanie sortait comme du pus. Il se vidait de tous ces griefs accumulés, cuits et recuits. Eva ne l’interrompit pas, il fallait qu’il aille jusqu’au bout, par contre dès qu’il commencerait à reboucler, à radoter, elle le couperait.

– Non vraiment, je devrais être le numéro 2 de ma boite et…

Ça y était.

– Certainement, mais qu’aviez-vous en tête pour changer tout cela ? J’imagine que vous avez essayé toutes les méthodes de développement personnel ?

Stefanos avait essayé toutes les méthodes à la con.

– Oui, mais c’est pire que tout. J’ai tout essayé, toutes ces conneries. Mais c’est comme les régimes. La première semaine vous perdez 5 kilos et trois semaines plus tard, vous en avez 7 de plus. J’ai tout essayé. Parler à mon miroir, ah putain ce que j’ai pu lui parler à ce miroir « t’es le plus fort, tu peux tout faire » oui, ben ça marche jusque dans le couloir, mais en réunion, le plus fort il ferme sa gueule. J’ai bouffé du gingembre, du chou romanesco, il parait que c’est bon pour la confiance. En greffe peut-être, mais à manger, à part faire vomir, l’effet est limité. Je me suis collé au Yoga. Putain de yoga. Je peux dormir dans 59 positions sans me luxer un muscle, mais dès que je croise un dirigeant, je me claque un torticolis tellement je baisse la tête rapidement. Et la drogue, oui, la drogue aussi. Il parait que la marijuana a un effet bénéfique sur le moral. Je sais pas si faut en mettre dans le slip, mais en clop, à part me donner le tournis et m’avoir couté 12 points sur mon permis… Et puis le sport aussi, j’ai essayé le sport.

– Quels types de sports ?

– Ah mais tous. Tous les putains de sports que j’ai pu trouver censés avoir un effet sur la concentration et la confiance en soi. Le foot, le hand, le volley, l’haltérophilie. J’ai même tenté le curling, mais tout ce que ça m’appris c’est que les sportifs sont des crétins, qui ne pensent qu’à leur gueule.

– Et les sports individuels ?

– Pfff, la course à pied c’est bien quand on veut voir la mort arriver. On se fait tellement chier que ça en deviendrait presque une délivrance, mais à part trouver le courage de passer pour un con quand on continue à courir aux feux rouges, aucune amélioration. Non, et puis j’ai fait des stages, des ateliers, enfin tout un tas de conneries et rien ne marche. À la fin de la journée, je reste incroyablement en manque de confiance. Non, c’est pire même. Puisque maintenant je me dis qu’il y a un fond de vrai. Si après tout ça, je n’ai pas réussi, c’est que je ne réussirai jamais. Alors me voilà.

Sa physionomie avait radicalement changée pendant son laïus. De petit homme agressif et anxieux, replié sur lui-même, il était devenu un petit homme détendu et confiant. Comme lorsque l’on balance tous les symptômes de sa maladie chez le docteur, certain que d’avoir tout avoué amène la guérison : « Vous avez vu docteur, j’ai tout dit, alors c’est pas grave hein » ?

Eva connaissait par cœur ce type de personne. Et pourtant chacun restait unique dans son genre.

– Mais monsieur, si vous avez tout raté, je doute que vous ayez les moyens de vous offrir nos services.

Parce qu’à un moment, il fallait bien évoquer l’aspect financier. Pas la peine de leur concocter une vie sur mesure s’ils n’avaient pas les moyens de se l’offrir.

– Si, si, j’ai de l’argent. Enfin, je ne connais pas bien vos prix, mais j’ai de l’argent.

Combien de fois avait-elle entendu ça ? Ils avaient tous de l’argent, mais quand elle leur montrait le devis, ils regardaient le chiffre sans comprendre. LifeChanger ne faisait pas les choses à moitié. Ils proposaient un changement de vie radicale, sur la durée.

– Monsieur, nous ne faisons pas de la chirurgie esthétique. Nous ne faisons pas non plus, ce que certains de nos concurrents, moins exigeants proposent, à savoir vous injecter dans un autre corps. Non seulement, ce processus ne fonctionne pas totalement, mais il réserve parfois de mauvaises surprises, croyez-nous.

– Mais je le crois, je le crois, c’est pour ça que je suis là.

Eva n’aimait pas qu’on l’interrompe. Aussi reprit-elle, sur un ton un peu cassant :

– Si vous le savez, vous devez le savoir monsieur que partout où vous voyagez, vous vous emmenez. Et c’est bien ça le problème non ? On vous refait le visage, on vous change le corps, on vous héliporte à l’autre bout de la planète, et vous êtes toujours le même. Et lorsque vous prenez conscience que le problème ne venait pas de votre gros nez, de votre petite taille, de votre femme qui vous étouffait ou de votre travail qui vous écrasait, lorsque vous prenez conscience de cette réalité monsieur, vous vous effondrez. Littéralement. Vous tombez dans un abime. Tout changer vous aura ramené à la quintessence de votre problème : vous.

Elle était lancée, elle s’animait et comme à chaque fois qu’elle déroulait son discours elle finissait par y croire, par y voir une réelle amélioration possible pour les personnes qu’elle avait en face d’elle. D’où la déconvenue lorsqu’elle devait se résigner à les renvoyer chez eux parce que décidément, ils n’avaient pas compris ce que “cher” représentait.

– Ici, nous vous écoutons bien sûr, pour savoir le type de vie auquel vous aspirez, mais surtout, nous allons au-delà, nous vous sondons, vous questionnions, vous disséquons pour identifier le mal-être profond qui vous empêche de vivre. Et lorsqu’il est identifié, nous l’éradiquons !

Elle avait fini sa dernière phrase en déclamant presque. Stefanos, silencieux, de plus en plus impressionné par la prestance d’Eva, n’osait plus bouger ou parler. Il pensait « Je voudrais être comme elle. Quand elle parle, on l’écoute. Elle impressionne. Elle y croit. Elle en devient belle. » Les sentiments se mélangeaient dans son esprit. Il aurait voulu avoir son aisance, mais il ne voulait pas de sa vie. Employée de bureau. Elle était employée de bureau. Un grand bureau, mais un bureau quand même. Ou pas finalement, il n’en savait rien.

– Quel est votre titre dans la société, je ne l’ai pas bien saisi ?

Eva, très animée, s’attendait à beaucoup de questions. Ils posaient toujours des questions à ce moment, mais cette question en particulier la prit de court. Pourquoi voulait-il connaitre son poste ? Elle lui décrivait par le menu un avenir rayonnant et ce con lui demandait sa fonction.

– Je suis conseillère en changement de vie, comme c’est inscrit sur la holocard que je vous ai remise en entrant.

Stefanos se sentit bête. Oui, il l’avait vue sa carte. « Conseillère en changement de vie ». Quel métier bizarre, surprenant !

– Et vous avez des commissions sur chaque dossier ?

La patience n’était pas le fort d’Eva et ce patient lui paraissait de moins en moins sérieux, crédible. Elle allait devoir écourter l’entretien, passer à autre chose, tant pis.

– Vous n’êtes pas venu pour me demander comment je suis rétribuée, si ? Vous n’aviez pas un problème insurmontable en rentrant ? Je crois me souvenir que vous étouffiez tellement que vous en étiez agressif. C’est fini ? Vous avez fait votre caca nerveux et vous revoilà dans le circuit ? Très bien, la visite d’établissement du devis est gratuite, mais comme vous n’avez besoin de rien, la porte est là.

Stefanos, comprenant ce qui était en jeu, se reprit immédiatement ;

– Je suis désolé, non, j’ai vraiment un problème. Alors, faites-moi mon devis et je fonce.

– On parle en centaine de milliers de crédits, nous sommes d’accord.

Stefanos accusa le coup :

– Ah quand même.

– Je vous avais prévenu. Mais vous allez me dire que vous pensiez dépenser 10 000 crédits pas plus ?

– Non, non, ça va. J’ai l’argent.

– Bien alors, du premier diagnostic que je vois, votre problème est finalement assez simple.

– Ah tiens ? Vous m’étonnez, mais vous me rassurez aussi.

Toujours cette manie de couper les gens avant qu’ils aient fini leur propos.

– Vous souffrez d’un complexe d’infériorité assez classique que vous attribuez, de manière erronée, à votre physique. Nous allons faire quelques modifications physiques certes, pour rehausser votre estime, mais surtout, nous allons procéder à l’altération des zones du cerveau qui vous inhibent, nous supprimerons la zone qui contient les souvenirs d’enfance qui vous empêchent d’avancer, car, n’ayez aucun doute là-dessus, il y a toujours un moment de l’enfance déclencheur de nos malheurs. Nous ferons également un petit réglage quant à votre complexe de supériorité.

– Ah bon, j’ai un complexe de supériorité ?

– Oui. Et un sacré de ce que je vois, mais ça va toujours de pair avec le complexe d’infériorité. Enfin, c’est plus compliqué que cela, mais croyez-nous, il faut traiter les deux.

– D’accord. Et après ?

– Après ? Eh ! bien, après, vous serez un homme nouveau.

Stefanos ne comprenait pas.

– Comment ça ? Un coup de ponceuse sur le tarin, un coup de lime dans le cerveau et c’est fini ? C’est ça Lifechanger ? Ensuite vous me renvoyez chez moi ? Ah mais, c’est pas du tout ce que j’avais compris. C’est n’importe quoi votre truc.

Ce type cumulait toutes les tares du mauvais client.

– Moi j’avais compris que je venais, je choisissais un modèle de vie et vous le mettiez en branle. Genre, je choisis d’être, je ne sais pas moi, un intrépide aventurier, et hop, je me réveille dans la peau d’un intrépide aventurier. Enfin, je change de vie quoi !

Pourquoi fallait-il toujours qu’ils fassent semblant de ne pas comprendre ? Faisaient-ils semblant d’ailleurs ? Elle fixa sa montre. Allez, encore 2 minutes avec lui et elle le laissait partir ou le foutait dehors :

– C’est ce que je viens de vous dire : LifeChanger ne fonctionne pas comme les autres entreprises. Si nous vous envoyions dans la peau d’un aventurier intrépide comme vous dites, vous auriez toujours vos problèmes de confiance. C’est cela qu’il faut changer. Ensuite, oui, nous allons altérer, modifier, changer votre comportement pour qu’il s’adapte le plus possible, mais c’est à vous de vous construire cette nouvelle vie.

Stefanos ne comprenait pas. Non, il ne voyait pas.

Eva, qu’une fatigue intense submergea, décida de lâcher l’affaire :

– Mais c’est normal que vous ne voyiez pas. Cette offre est la meilleure sur le marché. La meilleure. Elle vous garantit le bonheur, vraiment. Vous allez vous construire votre propre vie, avec vos armes et vous aurez un tel sentiment d’accomplissement de réussite personnelle, que ce bonheur sera inattaquable, inaltérable. C’est un diamant à côté des offres charbonneuses où on vous colle dans une autre vie avec les mêmes tares que dans la précédente. Mais, je vous l’accorde, c’est aussi la pire offre. Parce que pour comprendre à quel point cette offre est unique, il faut avoir un peu de jugement. Or tous les gens qui rentrent dans ce bureau ont une vie de merde parce qu’ils sont trop CONS pour arriver à en changer. Et donc trop cons pour comprendre ce qui est bon pour eux. Et pensez-vous qu’ils nous feraient confiance ? Non. Ils discutent, ils argumentent, ils jacassent, ils contestent. Mais c’est qui le spécialiste du changement de vie bordel, c’est vous ou c’est moi ? Quinze ans que je rends les gens heureux, quinze ans ! Et pour une vie sauvée, pour un bonheur rendu, j’ai mille trous de balle dans votre genre qui avouent que tout ce qu’ils ont fait jusqu’ici c’est de la merde, mais qui spontanément savent que « Non l’offre de lifechanger ne me parait pas bonne ». Est-ce que vous faites chier le chirurgien quand il vous explique qu’il va vous enlever un morceau de foie pour éviter un cancer fulgurant ? Non, vous dites « merci docteur » mais avec moi, avec moi, vous discutez, vous pinaillez, vous commentez, vous doutez, vous m’emmerdez. Pourtant qui est plus au courant du bien-être de cette offre que moi ?

Stefanos avait encore perdu le fil. Il perdait souvent le fil en fait. C’était un autre truc qu’il aurait aimé régler. Eva continuait à éructer. Il réussit à placer :

– Mais pourquoi êtes-vous si bien placée ?

– Mais parce que j’y suis passée au LifeChanger.

À ce stade, Eva ne parlait plus, elle hurlait.

– J’y suis passée, c’est moi qui ai créé cette compagnie. J’y ai tout mis, je me suis testée et cette offre est géniale, géniale. Elle n’a qu’un défaut, mais un sacré putain de défaut. Elle s’adresse à des gens intelligents alors qu’il n’y a que les CONS qui veulent se l’offrir et ILS SONT TROP CONS POUR LE COMPRENDRE !

Stefanos qui n’avait cessé de reculer son fauteuil pendant qu’Eva s’avançait vers lui menaçante, était maintenant convaincu.

– Ouais, ça marche pas quoi.

– Quoi ? Mais, mais SI JE VIENS DE VOUS…

– Vous venez de me montrer quelqu’un d’aigri, agressif et clairement pas super heureux. Non, je vois bien, c’est une arnaque votre offre. Je vais aller claquer mes crédits ailleurs. Chez un de vos concurrents qui ne servent à rien comme vous dites. Un de ceux qui vous mettent dans un androïde là, ça, c’est sérieux.

Eva resta, bras ballant, sans un mot tandis que Stefanos sortait du bureau.

Encore un client de perdu. C’était toujours la même chose. Elle s’emportait à chaque fois avant de conclure la vente. Elle n’avait pas signé un contrat depuis 6 mois. C’en était désespérant. Son assistant entra à ce moment, ayant vu Stefanos partir :

– Alors ?

Eva, consciente de son échec répondit :

– Alors il va falloir ôter cette partie de mon cerveau qui me fout en rogne. Je crois que c’est ça qui me bouffe la vie.

– On a déjà enlevé plein de trucs quand même, il va plus rester grand-chose.

Eva s’emporta :

– Je te dis que c’est ma colère le problème. Je sais de quoi je parle non !


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