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Automne | Lizzie Crowdagger

Automne, une série d’interviews autour de la création et de la sérendipité revient. C’est Lizzie Crowdagger qui répond aux questions sur la proposition de Neil Jomunsi, Neil que Thierry Crouzet avait identifié. Bref, troisième  niveau…

Lizzie Crowdagger ?

C’est un pseudonyme, évidemment. À la base j’avais prévu de ne l’utiliser que pour un roman (que je présentais comme faussement « traduit de l’anglais ») mais je l’ai gardé.

Pour te découvrir, tu conseilles quoi ?

Hum, je ne sais pas trop. Peut-être Enfants de Mars et de Vénus, je me projette pas mal dans la narratrice, Lev. Un peu trop pour ma santé, sans doute.

Certains textes sont chez “Dans nos histoires”, d’autres autoédités. Comment tu choisis ?

C’est avant tout une question d’opportunité. Au départ, j’avais auto-édité Une autobiographie transsexuelle (avec des vampires), qui s’était vendu à très peu d’exemplaires (j’en avais imprimé 50 et il m’en reste encore quelques-uns de ce tirage), mais parmi ceux vendus il y en a un qui a atterri dans les mains d’une des deux personnes qui voulaient monter ce projet d’éditeur associatif, et ils m’ont contactée. Après, il y a des manuscrits que j’ai envoyés à des éditeurs et qui ont été refusés, moins souvent d’autres qui ont été acceptés mais où le contrat ne m’allait pas. En soi, je n’ai pas forcément de préférence, c’est sorti que l’auto-édition permet de sortir un livre vite plutôt que d’attendre des années qu’un éditeur réponde.

“Dans nos histoires” propose la lecture numérique en accès libre mais ne le vends pas sur kobo, Amazon. Pourquoi ?

Il faudrait leur demander à eux, mais je pense que c’est plus une question de compétences techniques. Après, le problème du numérique veut souvent dire passer par de grandes plate-formes, et je pense que l’objectif est surtout de privilégier des moyens de diffusions plus «alternatifs» (petite libraire par exemple).

Le “copyleft” ?

Pour moi le copyleft, et le libre en général, est vraiment fondamental pour le logiciel : il y a quelque chose de vraiment dérangeant à accepter de laisser un programme tourner sur son ordinateur dont on ne peut pas examiner ce qu’il fait précisément, ou de vouloir interdire à l’utilisateur ou utilisatrice de pouvoir adapter à son fonctionnement. Pour la culture, et les romans en particulier, c’est un peu différent : je pense qu’il est important que la culture soit accessible, notamment en terme de prix, par contre je ne pense pas qu’il est aussi vital de permettre à d’autres de pouvoir créer une œuvre dérivée à partir de ce qu’on a fait. Personnellement, je trouve ça intéressant de laisser cette possibilité à d’autres, mais je comprends que des auteurs n’en aient pas envie.

Le roman et le lecteur de roman vont disparaitre pense Philip Roth. Un avis ?

Je ne me sens pas vraiment capable de prédire l’avenir, mais ça me paraît douteux. De nouvelles formes émergent, mais je n’ai pas l’impression que les anciennes disparaissent totalement. Après, peut-être que le roman va évoluer et changer, et peut-être que ça dépend de ce qu’on appelle « roman », je ne sais pas (mais vu qu’à la base « roman » ça désignait un peu tout ce qu’on ne pouvait pas vraiment classer dans la littérature…)

Est-ce raisonnable, souhaitable de vouloir vivre de ses écrits ?

Je ne sais pas, je pense que ça dépend de ce qu’on écrit et de ce qu’on appelle « en vivre ». Personnellement, je n’aurais pas lâché un boulot stable et à peu près correct pour espérer vivre de l’écrire, mais vu que j’étais au RSA ce n’était pas spécialement plus déraisonnable que d’espérer vivre avec le RSA.

De plus en plus de personnes s’éloignent des réseaux sociaux, en disparaissant complètement ou en réduisant leur activité. Et toi ?

Ça m’arrive de réduire mon activité à des moments. Après je suis lucide : être présente sur les réseaux sociaux, je vois ça comme une partie de mon « job » en tant qu’autrice. Après j’y passe plus ou moins de temps par ailleurs, mais c’est devenu compliqué de se faire connaître sur internet en dehors de ça.

Thierry Crouzet a écrit “101 raisons de ne pas voter” qu’il définit comme un acte politique. Un avis ?

J’avoue que je ne l’ai pas lu. Après, je trouve triste qu’on limite souvent le vote au fait de donner un chèque en blanc au prochain président de la république. Personnellement, je vote régulièrement dans des collectifs, des associations, etc, parce que je suis impliquée dedans et que mon avis compte comme celui des autres ; par contre, lorsqu’il s’agit de voter pour savoir qui pourra ignorer ses promesses et ce que le peuple peut bien penser pendant les cinq prochaines années, j’avoue que je me sens moyennement impliquée.

Comment découvres-tu de nouveaux livres ?

Ça dépend, le bouche à oreille, parfois, des articles de blogs ou sur des sites, les réseaux sociaux aussi régulièrement. Et, pour être honnête, ces derniers temps pas mal de fois en appréciant une série télé et en réalisant qu’elle est adaptée d’un roman.

Un livre inconnu* à nous faire découvrir ?

Pff, je sais pas. Disons Romancing the inventor de Gail Carriger, mais je doute qu’on puisse dire que Gail Carriger fasse des livres inconnus, même si celui-ci n’est malheureusement pas (encore?) traduit en français.

Un.e auteur.e inconnu.e* à nous faire découvrir ?

Gabylc

Une question qu’on ne t’a jamais posée ?

« Tu as déjà tiré avec deux flingues en plongeant par terre?» (la réponse est : non, pas encore, mais j’espère ajouter cette compétence à mon CV prochainement).

“Tu arrêtes quand d’écrire ?” La question qu’on n’a jamais posée à Neil Jomunsi)

Quand je n’aurais plus d’idée, ou que j’aurais trouvé un meilleur moyen pour les exprimer, je suppose.

Cette série d’interview repose sur la sérendipité. J’interviewe qui après ? Tu peux mettre deux ou trois personnes et une question à ajouter si tu as envie.

Cécile Duquenne et Manon Bousquet.

Valery

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Valery

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