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10 livres fondateurs entre romans noirs, histoire et hasard

Je vous épargne les grands classiques ou les plus connus qui ont joué un rôle majeur comme Cyrano, 100 ans de solitude, les misérables, Le Dahlia Noir, L’ile aux trente cercueils et tellement d’autres. Vous les connaissez déjà, de nom au moins. Non, je vous propose quelques titres moins célèbres mais qui m’ont profondément marqué souvent de manière indélébile et influencent plus ou moins directement ce que j’écris.

Les mois d’avril sont meurtriers | Robin Cook

Robin Cook est selon moi le plus grand auteur de romans noirs. Bon, je n’ai pas lu tout le monde bien sûr mais de ce que j’ai lu, si je devais en choisir un qui représente la quintessence du noir, ce serait lui. Ce deuxième roman de sa série La Factory – que vous pouvez lire indépendamment du reste – ne contient que du noir. Ici, le flic sans nom poursuit sa quête de justice, une quête éperdue, désespérée et tout sonne tragique.


Le Criminel | Jim Thompson

L’histoire est assez classique mais c’est avec ce roman que je découvre vraiment ce géant du noir. Le héros est accusé d’un meurtre horrible et tous les témoins racontent les faits de leur point de vue, avec leurs préjugés. Court, intense et sans espoir.  


Mon grain de sable | Luciano Bolis

Luciano Bolis est un résistant italien. Il est arrêté par les fascistes et pour être sûr de ne pas parler, il essaie de se suicider à mains nues. Voici probablement cent pages parmi les plus insoutenables que vous lirez dans votre existence. Parce qu’elles ne parlent pas d’un film, d’un personnage, non, c’est Bolis qui raconte. Un texte total, comme l’expérience qu’il a vécue. Permet aussi de relativiser quand tu trouves que tu es un « résistant »…


Londres Express | Peter Loughran

Un livre qui m’a été recommandé par Bernard Terrades, passionné, bouquiniste sur les quais de Seine qui tenait la libraire L’amour du noir. Un roman à la première personne qui m’a très certainement influencé pour l’écriture de la nouvelle Le goût de la vie. Vous allez détester avoir adoré cette histoire. PS: ne vous laissez pas influencer par la couverture, elle est très fade comparé au roman.


Dino | Nick Tosches

Une biographie ? D’un acteur mort ? Sur plus de 600 pages ? Ouais, ça a tout l’air d’une punition et pourtant. Et c’est vrai que le livre tient plus du roman, le roman de l’Amérique qui boit, qui vole, qui arnaque et qui tue. Les Kennedy, la mafia, Hollywood, tout y passe. Nick Tosches noircit tout ce qu’il touche et c’est un compliment.


Une petite ville nazie | W.S. Allen

Pendant que certains tweetent à longueur de journée pour expliquer qu’ils ont tout compris du nazisme, ou facebookent qu’ils auraient faits de grands résistants, un homme a étudié les archives d’une ville allemande, Thalburg, récolté des témoignages et accouché après des mois – sinon des années, d’un livre fascinant qui raconte « comment on devient Nazi ». Et, sans surprise, c’est beaucoup plus compliqué. Ça se lit comme un roman noir, on sait dès le début qu’il y aura une fin tragique.


L’homme dé | Luke Rhinehart

Un type, Luke Rhinehart, décide de laisser les dés décider de ses actions. 1 à 3, je vais faire les courses, 4 à 6, je lis un livre. Amusant lorsque c’est sans conséquence, ça devient perturbant quand l’enjeu augmente. Difficile de sortir de se livre sans se poser de questions sur sa vie, ses choix et son avenir. Incontournable.


L’hiver du commissaire Ricciardi | Di Giovanni

Je déteste les romans policiers du style Agatha Christie. Des histoires sans enjeu, hantées par des personnages caricaturaux, racontées par une vieille bourgeoise qui en profite pour caser son mépris pour la classe ouvrière. Di Giovanni représente l’exact opposé avec son commissaire qui enquête dans la Naples fasciste et pour qui tous les crimes sont le fruit de la faim ou de l’amour. Et pourtant ce flic voit les morts, ça devrait nous éloigner et pourtant non, ça nous rapproche. Magnifique.


Château de la colère | Baricco

De Baricco, la plupart des gens ont lu Soie. Soit, c’est joli mais son château de la colère reste pour moi un chef-d’œuvre inégalé. Des personnages incomparables, d’une densité folle, une histoire improbable de construction de ligne de chemin de fer, la musicalité de Baricco… Installez-vous et profitez.

L’immence obscurité de la mort | Massimo Carlotto

Le fils de Silvano est mort, tué par un braqueur. Ce même braqueur qui 15 ans plus tard lui demande pardon. Je me souviens avoir repensé à ce livre lorsque j’ai écrit Le goût de la haine. Les histoires n’ont rien à voir mais il y a une intensité, un sens de l’absolu et une noirceur que j’espère voisins.


Voilà, ces livres ont chacun à leur manière joué un rôle plus ou moins net dans ce que j’écris. La noirceur pourrait venir de chacun à leur manière et ce n’est pas un hasard si je n’écris pas de  « nouvelles blanches pour s’amuser dans le bonheur de la vie ».

Valery

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Valery

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