Categories: Coulisses

“Les 20 ans de la fête du livre d’Autun” ou “mon premier salon (presque) en caleçon”.

Premier salon du livre pour ma pomme : les 20 ans de la fête du livre d’Autun. J’avais été invité pas une dame très sympathique – Joselyne Bernot-Perdreau – pour constituer un pôle “Quel monde demain ?” vu que “Mon collègue est un robot” colle au thème. Nickel. Le livre sera fourni sur place par une des librairies locales. Pour “Une tarte dans la gueule” et “Un monde meilleur“, indisponibles en librairie, je viendrai avec. Réglo.

Organisation au cordeau, je reçois les billets de train 10 jours avant et me voilà ce samedi 8 avril à 11h00 en direction de la gare avec mon carton de bouquins.

Carton de bouquins que je vais pour soulever à la sortie du métro. Quand j’entends un “crac” caractéristique des plus mauvais films, des plus mauvaises nouvelles – mon pantalon, mon seul et unique pantalon pour ce salon, vient de se découvrir des besoins de liberté et m’a créé un trou supplémentaire, sis de la meilleure des manières sur mon postérieur.

Je m’aperçois que si je me mets à transpirer, stresser, m’angoisser, je vais oublier de sortir du métro. Ce qui manque d’arriver, je me rue donc comme un poivrot en sortie de boite hors du métro avec mon carton de 50 bouquins à bous de bras. Heureusement la longue marche entre le métro et le train me laissera tout le temps de transpirer, stresser. A la gare de Lyon, j’ai le choix entre un sandwich ou un “canard enchainé” mais pour les fringues c’est mort.

Je monte dans le train avec mon carton, me tiens au bar debout avec mon trench-coat que j’ai hésité à prendre.

J’arrive à la gare du Creusot où une navette attend “les auteurs”. Marrant cette appellation, ce concept un peu protéiforme qui masque mal une réalité disparate car il y a de tout : des ôteurs, des seigneuries, des inconnus. Et ensuite, des jeunes, des moins jeunes, des femmes, des hommes etc.

Bref, nous arrivons à Autun et on nous dépose à l’Hexagone, un bâtiment nettement moins joli que la ville qui est elle, n’ayons pas peur des mots superbe.

Je mange avec Joël Favreau qui a écrit “Quelques notes avec Brassens” car il a joué avec Brassens. Wow. Première rencontre, premier sourire.

Je vais à ma table, mon petit stand.

Je suis entre deux hommes. Le premier : Michel Hutt dont je vois le premier livre “osons la fraternité“. Ma première réaction : “Merde, je suis tombé à côté d’une secte”. Mais quand je porte le regard sur Michel, le stress augmente : “Putain, si c’est le Gourou, je suis mort, je vais m’inscrire à sa secte avant la fin du salon tellement il a l’air sympa”.

Michel œuvre pour “la transition“, il a écrit entre autre Le cri du colibri et les Recycleurs. Et c’est juste le mec dont tu te dis “C’est mon pote, je le connais pas mais c’est mon pote”. Il sourit tout le temps, il rigole, il discute avec une gentillesse qui le rend à peine à sa finesse.

Bref on a ri comme des bossus pendant deux jours.

A côté il y avait Hervé Kempf, pointure du journalisme écologique chez Reporterre, que j’ai à peine croisé parce que les pointures sont beaucoup sollicitées forcément.

Quelques signatures, des rencontres, des discussions.

L’après-midi, une table ronde initialement prévue avait eu l’air annulée. La déception initiale avait fait place à l’euphorie lorsque j’étais arrivé cul nul.

“Ah mais non, elle est maintenue, c’est maintenant”.

Merde.

Bon, alors les gens qui auront remarqué le manège se seront surement demandé qui est ce type qui ne se lève jamais s’il n’a pas passé son trench coat alors qu’il fait 30 degrés dans le bâtiment. “Encore un parigo auteur qui veut se la péter”.

Justement non, c’était déjà fait.

Là, on passe avec Michel Hutt, Hervé Kempf, et lorsque je présente le livre, une dame bien énervée demande la parole pour expliquer qu’il y en a marre, que ça va bien et je me retrouve en suppôt du néo libéralisme qui demande l’esclavagisme de l’homme par l’homme.

La journaliste (Patricia Martin)- essaye de me passer la parole car justement je disais un peu le contraire mais non, rien n’y fait et la conférence se finit là-dessus et c’est plutôt amusant qu’autre chose.

La journée se continue tranquille. J’ai un côté bon élève (pas toujours évident à déceler) : le salon m’invite, le libraire a commandé des livres alors je reste sur le salon tout le temps à mon stand.

Du coup au lieu de partir à 18.30 pour aller m’acheter un froc, je quitte à 18H55 et je vois tous les rideaux de toutes les boutiques d’Autun se baisser sur ma gueule à 19h00.

“Ok, je vais aller au diner et apéro avec le froc pété. cool. Nickel”.

Je pousse jusqu’à l’hôtel en visitant un peu la ville et je suis saisi par les vitrines, les magasins fermés, et le côté un peu anxiogène. Une belle ville mais dont le centre-ville, hors une rue commerçante très agréable, est un peu mort.

Je prends une douche mais je remets mon falzar quatre trous et c’est parti pour le dîner.

Arrivée à la Villa Médicis, un cadre bluffant avec un cloître à tomber, une vue à tomber et des gens sympas.

Il y a Jean-Pierre Mocky, un peu perdu, touchant. Axel Kahn. Et il y a le doyen de l’académie française. L’académie française c’est le truc où tu rentres à la sortie de la maison de retraite. Alors vous imaginez l’âge du doyen. Mais bon, il racontait des anecdotes géniales sur Victor Hugo qu’il a du bien connaitre. Non, je déconne, il avait l’air très sympa et souriant en fait.

Il y a Lorraine Joly qui écrit des livres pour enfants, et des romans, un monsieur dont j’ai oublié le prénom. Le diner arrive, table très sympa avec des auteurs et autrices fantasy. Je suis perturbé car j’ai la certitude de les avoir vus, tous, sans arriver à les recaser. Je veux éviter le coté faux cul “j’adore ce que vous faites” alors que je ne sais pas mais tout, ou presque s’éclaire :  Samantha Bailly a une chaine youtube et j’ai vu tout ce petit monde sur sa chaine.

On a beaucoup ri, parlé pas mal d’éditeurs, un peu d’écriture, de bibliothèque verte de l’Atalante, de Gallimard. On s’est bien marré.

Le lendemain retour à sa petite table mais à la place de Kempf c’est Olivier Razemon qui est à ma gauche. Et le mec est sympa, décidément. Il a écrit “Comment la France a tué ses villes” qui résonna carrément avec le sentiment de la veille en visitant Autun. Il a le sourire facile, il a l’air sain (je ne le connais pas hein), je me dis que j’ai de la chance d’être entouré de ces deux personnes, que je passe un bon moment, qu’il y a plein de monde, que j’ai vendu quelques livres et que ces deux jours valaient le coup.

Le midi je mange entre autre avec un général responsable du lycée militaire et une dame très agréable aussi, qui souriait beaucoup. D’ailleurs j’ai vu beaucoup de sourires.

Je ne sais pas qui je recroiserais, je ne sais pas avec qui je resterais en contact mais j’ai vraiment bien profité. Et je remercie encore toute l’équipe et toutes les personnes sur place qui ont été d’une gentillesse éblouissante. Je repars avec mon carton de livres un peu plus léger et un grand sourire.

Valery

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  • Salut Valéry !
    Je fais des recherches pour retrouver la captation de la table ronde d'Autun et je tombe à l'instant sur ton article. Je me suis vraiment bidonné ! J'espère que tu vas bien, que tu as eu moins de déboires avec le monde textile par la suite et qu'on aura l'occasion de partager un stand un de ces jours, si tant est que des salons puissent avoir à nouveau lieu de notre vivant. J'ai quand même une mauvaise nouvelle : entre-temps, je suis vraiment devenu gourou, sur l'insistance de mes 6 adeptes3/4 (l'un deux est cul-de-jatte, lui au moins peut planquer le fond de son futal dans son fauteuil s'il le déchire !). Que la vie te soit douce, et l'inspiration abondante ! Michel

  • Hello Michel ! Je pensais t'avoir envoyé le lien :-)
    Ou alors j'avais peur des réaction du Gourou!

    J'espère qu'on se reverra ici ou là et que l'écriture se passe bien.

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Publié par
Valery

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