Valéry Bonneau, écrivain

Je me suis moqué de kickstarter lorsqu’une salade de pommes de terre avait récolté 55 000$. Et je me re-moquerai demain. Mais kickstarter, site de financement participatif, ce n’est pas que ça. Et même si on peut trouver dommage qu’il faille encore passer par un intermédiaire pour faire aboutir autant de projets, le résultat est là.

Kickstarter publie son bilan 2014 et 500 millions de dollars ont été collectés pour 22 000 projets. Pas mal non ? Forcément, il y a un peu de tout mais je trouve cette hétérogénéité plutôt rassurante. Au menu :

• • Chineasy , une sorte d’école pour apprendre le chinois sans sacrifier le moitié de sa vie : 200 000£

• • Un peu de bons sentiments avec le déguisement d’halloween pour un môme handicapé : 6 500$

• Reading Rainbow, une librairie en ligne, gratuite, pour aider les classes et les élèves sans gros moyens : 5 millions de dollars et ça c’est classe.

Sans oublier bien sûr le seul projet qui semble valoir la peine qu’on en parle, bien avant le vacin contre ebola, le traitement contre le cancer ou la reforestation de l’afrique, je vous présente :

• • Le hoverboard de retour vers le futur (500 000$)

Pour ceux qui aiment les data, kickstarter publie un petit résumé. On y apprend, sans surprise, qu’il y plus de projets dans le domaine du cinéma et de la musique (3800 et 4000 sur 22 000) mais que les plus soutenus le sont dans le domaine de la technologie. Si kickstarter s’est pas mal internationalisé, il reste majoritairement americain (2,2 millions de donneurs sur 3,3 millions). On découvre, et c’est une très bonne nouvelle, que les manchots donnent aussi (36 donneurs en Antarctique).

Bien sûr, il y a des ratés, des trucs choquants : Neil Young, oui le millionnaire là, qui semble avoir peur de perdre un de ses cent millions a eu besoin de venir faire le clodo pour sponsoriser son super walkman Pono. Système dont beaucoup disent le plus grand bien et certains non.

Bref, Kickstarter n’est pas parfait mais est-ce que vous imaginez le nombre de formulaires, de banquiers, de refus que ce seraient pris les créateurs/créatrices de ces projets ? En attendant mieux, Kickstarter reste un outil (presque) incontournable.

La preuve, on aurait jamais pu financer le projet le plus soutenu de l’année. A votre avis, de quoi s’agit-il ? Un vaccin contre le cancer, une machine à éradiquer la faim dans le monde, un climatiseur pour la planète ? Presque puisque nous parlons d’une glacière connectée qui a collecté 12 millions de dollars. Bonne année 2015.