Valéry Bonneau, écrivain

52 nouvelles en 52 semaines, c’est un projet que Neil Jomunsi a initié en France – à ma connaissance – en suivant le conseil de Ray Bradbury : pour un auteur débutant, plutôt que d’écrire un mauvais roman, mieux vaut écrire 52 nouvelles. Il est très simple d’écrire un mauvais roman, il est presque impossible d’écrire 52 mauvaises nouvelles (je schématise).

Les projets Bradbury ont connu pas mal d’instances et SAID s’est lancé dans le sien le 1er septembre 2018 : Horizons Parallèles. Si son projet Bradbury n’est pas comme les autres, c’est certainement parce qu’aucun projet Bradbury ne ressemble à un autre, soyons francs. Mais la qualité des nouvelles publiées jusqu’ici – j’ai lu les 10 premières, force le respect. Certains thèmes m’ont renvoyé à certaines nouvelles noires pour se rire du désespoir et plus particulièrement le volume 2 : un monde meilleur.

Nouvelles d’anticipation

Nous sommes dans l’anticipation, assez clairement. Voiture autonome, voyage dans l’espace, clones, rêves sponsorisés, j’ai retrouvé beaucoup de thèmes que je traite dans les nouvelles noires. Si je ramène ça à ma gueule, c’est plus pour signifier qu’il y a des idées dans l’air du temps, des thèmes qui s’imposent. Et SAID les traite avec une originalité bien classe.

Je me suis surpris ici ou là à penser “Wow, mais oui, j’aurais dû partir dans cette direction sur telle ou telle nouvelle”.

Et surtout, on note la progression. Il y a beaucoup plus de maitrises de la narration, de l’écriture entre la première Le portefeuille et la vingt-deuxième Dans les yeux. J’ai le sentiment que chaque histoire lui donne l’occasion de se poser des nouvelles questions, de tester de nouvelles approches, de se remettre en question.

Autonomes, Le combat du millénaire ou La fin du rêve sont autant de petites incursions dans un monde si loin si proche.

Bref, faites-vous plaisir, allez lire SAID pendant les trente semaines restantes : pour vous et pour lui.