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Journal mensuel d’un écriveur – exclu newsletter

J’inaugure un nouveau format (pour moi) : le journal. En exclusivité pour les abonné.e.s à la newsletter. Je distillerai quelques extraits ici ou là sur les réseaux sociaux mais ce rythme me correspond mieux. Moins de bruit, moins de connexion. Petit extrait ici mais pour tout lire, il faut s’inscrire ici

Journal Juillet 2018

Premier journal, mensuel. Plus envie de m’épuiser, de vous épuiser dans des publications quotidiennes, certaines dignes d’intérêt, d’autres clairement ineptes, sur les réseaux sociaux. Plutôt que de me plier à un fonctionnement auquel je ne crois plus, j’ai décidé de remettre mes règles et de m’écouter. J’écris donc un journal quotidien. Et le premier jour de chaque mois, je publierai une version expurgée, raccourci.e Les jours qui me paraissent illustrer, éclairer le processus créatif, les doutes, les certitudes, en laissant, autant que faire se peut tout ce qui est photo de bouffe et autre. Bref, une autre forme de narcissisme, mais qui me convient mieux 🙂

1er juillet

Dernier jour à Singapour. Une ville impressionnante. Qui mélange superbement nature et gratte-ciel. Une ville qui me laisse des sentiments contrastés. Je suis un citadin pur, et de ce point de vue, Singapour s’avère fascinante. Mais elle présente aussi le pire à venir: des Malls partout, des putains de Malls partout. Une gigantesque zone aéroportuaire de près de 6 millions d’habitants. Où les Zara, KFC et autres Subway offrent la même fadeur, absence de surprise qu’à Los Angeles, Dubai, Londres ou Barcelone.

La mondialisation heureuse, où en discutant, marchant, je trouve difficile de me rendre compte de l’aspect dictatorial. Bien sûr, on peut se gausser des amendes pour crachage par terre, fumage trop loin des cendriers ou traversage en dehors des passages cloutés, mais d’une la réalité semble plus complexe, de deux, nous aussi nous avons nos règles, nos amendes qui laissent perplexes les étrangers. Non, au-delà du gadget, cette dictature fait froid dans le dos parce que je serais curieux de savoir combien de citoyens de démocraties disons occidentales s’accommoderaient sans problème de ce taux de chômage faible, de ce métro rapide, propre et efficace, de ces Malls rassurants et des appartements certes en grandes tours, mais propres et moins inaccessibles qu’à Paris ou Londres. Combien d’entre nous oublieraient la surveillance de masse, la liberté d’expression limitée, les droits des LGBT bafoués ou la peine de mort toujours appliquée ?

Je n’ai aucune réponse, et ne m’illusionne pas sur le biais que je subis en ne passant qu’une semaine dans une ville pays. Cela me donne  des idées pour des nouvelles et c’est parfait, pour le reste, nous verrons bien.

Non, ce que je retiendrai de Singapour, au-delà de tout ça, c’est son musée national et surtout, surtout, sa National Gallery. Parce que j’ai découvert des peintres, des artistes que je ne connaissais pas bien sûr, mais surtout des styles totalement inconnus. Et qui pourtant m’ont bouleversé. Et j’étais touché d’être justement si sensible à ce que je ne connaissais pas, mais qui faisait vibrer la même corde que l’art américain, européen ou africain.

2 juillet

Retour à Paris. Et constat amusant. Le décalage horaire ne m’atteint presque plus. À force de me lever vers quatre heures du matin régulièrement, mon rythme doit être dérythmé. Je dors quand je dois dormir.

De manière très caricaturale, je suis forcément frappé par la saleté de Paris en comparaison de Singapore. L’odeur de pisse qui inonde tout le métro parisien depuis maintenant des années me ferait souhaiter que les politiques Parisiens y soient enfermés pendant une semaine. Par pour qu’ils prennent conscience de la réalité, s’ils avaient une conscience autre que celle de leur existence, cela se saurait, non juste pour les faire chier.

Et je prends aussi conscience que chaque jour qui passe, je me détache de ces contingences. Je méprise trop ces politiciens pour leur accorder plus de temps et de pensée.

3 juillet

Je mets la touche finale au volume 3 des “Nouvelles noires pour se rire du désespoir”.

Mais je n’ai aucune envie de passer du temps à le vendre, à me vendre.

Il sortira le 9 juillet, discrètement, ne sera pas premier du top Amazon ou Kobo.

Mais il existera, pour celles et ceux qui le souhaitent, qui tomberont dessus par hasard ou pas.

Je suis la même trajectoire que Thierry Crouzet qui s’éloigne chaque jour un peu plus du net.

Je ne supporte plus les réseaux sociaux, le temps qu’ils me volent. Depuis dix ans que j’y traine, après les avoir adorés, force est de constater que je les méprise, que les promesses d’un net qui nous rapprocherait n’existent plus pour moi.

Et je revois Singapour et mon horreur lorsque je suis rentré dans ce métro, propre, à l’heure, qui ne sent pas la pisse, et que j’ai vu 99% des usagers plongés dans leur smartphone. Ce sera sans moi.

***

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Valery

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Valery

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